Ton silence ce creux dans les bruits stériles Qui n’enfantent que mon indifférence Ton silence cette nuit des temps incolores Qui n’éveillent en moi aucun désir
Ton silence ce portier de tes profondeurs Qui ne m’invite ni me chasse de ta cour Ton silence cette main ni chaude ni froide Qui balbutie l’inintelligible à ma chair
Ton silence ce sourire vide de tout sens
Qui n’excite guère mon esprit à peiner
Ton silence ce feu éteint dans une cheminée Qui n’exhale ni fadeur ni douceur
Ton silence ce départ sans adieux Ton silence cette absence infinie Ton silence cette réponse neutre
Ton silence m’offense et me blesse Plus que tout
Plus qu’un refus qu’on prononce Plus qu’une haine dévoilée.
Je l’ai quitté Le refuge qui m’isolait M’annihilait Muselait mon charnel Je les ai déchirées Les pages qui bouffaient mes nuits M’épuisaient Taisaient mes révoltes Je l’ai chassée L’enfance qui tant revenait Me malmener Me ramener aux temps d’antan Et de cette peau si sensible Qui pour un rien frissonnait Ai-je vraiment besoin ? Et de ce cœur si compatissant Qui amassait les peines d’autrui Ignorait les miennes Ai-je vraiment besoin ?
Vidé et dénudé Je balance ma dépouille à la rue Qu’elle soit dévorée Savourée par les vautours Je ressusciterai alors J’existerai pour les esprits éteints J’existerai pour les ventres J’existerai pour les bas-ventres J’existerai pour les passions Mais j’existerai. Par Bachirrr