samedi 27 octobre 2018

Timidité


O que je suis gêné de fixer ton visage
En ta présence mes yeux n’osent se lever
L’esprit peine à peindre ton image
Ingrate la mémoire n’ose le sauver 

O que je suis gêné me manque le courage
De t’avouer la douleur que cœur a couvée
Et comment l’annoncer je perds mon langage 
Comment te dire que t’aimer m’est arrivé 

Quel gâchis qu’un soleil jamais ne chavire  
Ni ne puisse au besoin se lever
Ni n’esquisse au souffrant un sourire
Ni ne se soucie de son mal aggravé. 
   
                                  Par Bachirrr

dimanche 14 octobre 2018

...Et tu ne t'en vas jamais !




Et nous revoilà face à face, comme au début de chaque saison d’automne. Ils sont tous partis, les gens qui étaient venues profiter de ta bienveillance, sans se retourner pour te remercier pour ta docilité. Tes hôtes te piétinaient, te pénétraient, te salissaient et repartaient sans soucis. Ils ne pensaient qu’à leur plaisir alors que tu leur épargnais les chaleurs d’été.

Et nous revoilà face à face. Tu ne pars jamais et je reviens toujours. Et comme à l’accoutumée, nous entamons nos rencontres au crépuscule et nous nous quittons à l’aurore. Nous nous échangeons des bribes de silence, d’obscurité ; des bribes de brises qui, incertaines, soufflent à chaque fois d’un côté. Je m’assois à tes abords, je caresse tes rochers tantôt lisses tantôt épineux et tu me lèches amusément la main de ta langue de vagues douces. 

Et nous revoilà face à face. Que de fois, ai-je trébuché en m’aventurant vers toi ! Que de fois, m’as-tu blessé et bu mon sang ! Je te fixe à m’y perdre dans ton immensité et me gagne le désir de te pénétrer. Je dégaine ma canne, attache mon hameçon et lance ma ligne dans tes profondeurs. 

O mer ! Ta passion n’est-elle pas une multitude de leçons d’espoir et de patience ? A chaque fois que je te quitte bredouille, la lassitude fait naître en moi l’idée de ne plus te revoir, mais je reviens toujours, et tu ne t’en vas jamais...