Un fleuve paresseux
Je rêve de l’embouchure
Un fleuve aux ruisseaux taris
Ma sève nourrit les arbres ingrats
Un fleuve affaibli par l’avarice du ciel
Je me rassemble
Je me blottis
Un fleuve si près du trépas
Me manque le dernier pas
Mais voilà !
J’espérais la mer
Et l’océan vint
Ton flux
Cet élan généreux
M’envahit de ta fraîcheur
Et tu couches dans mon lit
Et tu disparais dans mes fissures
Ces blessures longtemps béantes
L’océan repart
Et dans son reflux
Tu te retires de mes veines
Tu t’absorbes de tous mes recoins
Tu remportes ma tiédeur
Je grelotte de froideur
Fleuve impuissant
Je rêve de l’embouchure
De mes griffes de croque-mort
De mes dents de petit monstre
De la lie troublée de mon lit
De la sève retirée des arbres
De la rosée des fleurs
J’anéantirai les dunes
Qui nous séparent
Je creuserai des trous
Je tendrai des pièges
Et à chacun de tes flux
J’emprisonnerai un peu de toi.
Par Bachirrr
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